Et pour l’instant, dernier épisode de la saison.
Hier, j’avais rendez-vous avec le chirurgien à 9h00. Ce qui signifiait départ au plus tard à 7h45 de la maison. L’autoroute A6 à cette heure-là, c’est plutôt la galère.
Entretemps, il fallait se lever (ben oui, c’est quelquefois difficile), changer mon support et ma poche de stomie, prendre mon petit déjeuner, me laver, faire débrancher ma perfusion par mon infirmière et en plus faire la prise de sang pour l’oncologue. Vaste programme !
Toujours est-il que j’étais dans ma voiture, prête à partir à 7h43 précises. Et, comme prévu, j’ai mis une heure pour parcourir les 15 kilomètres qui me séparent de Bicêtre.
Arrivée dans la salle d’attente, presque déserte, à 8h59. Juste le temps de vider ma poche et de faire un petit pipi.
Alors, ça y est, le moment fatidique ! Comme je disais à tout le monde la veille, si surprise il doit y avoir, elle ne pourra être que bonne. En effet, je m’attends à ce qu’il me dise qu’il ne peut pas m’opérer. Donc, s’il me propose autre chose, ça devrait être positif.
Il n’a qu’un petit quart d’heure de retard. Je n’ai pas attendu trop longtemps. Et le verdict tombe : on ne peut pas opérer pour l’instant. Le côlon est trop sténosé. Il avait déjà un doute lors de l’opacification digestive. Mais quand le médecin qui a pratiqué la coloscopie l’a fait venir, il a eu la confirmation de son diagnostic ; c’est bien bloqué.
Le risque de l’opération ? S’il y a une trop grosse pression au niveau du rétrécissement, on risque une fistule à l’endroit du « raboutage » (remise en continuité). C’est tout simplement comme de la plomberie : trop de pression, ça pète !
Pas de solution dans l’immédiat. On se revoit dans un an pour faire le point mais on n’a aucune garantie qu’il y ait une quelconque amélioration à l’horizon.
Dans un sens, je suis soulagée. Au moins je sais à quoi m’en tenir. Et puis j’appréhendais quand même un peu l’opération et ses suites. Voilà, ma poche et moi, nous allons continuer à cohabiter. Nous sommes un vieux couple maintenant.
Il faut désormais travailler sur l’hydratation, histoire de se débarrasser de la perfusion.
Du coup, ça tombait bien parce que, ce matin, j’avais rendez-vous avec mon oncologue à Longjumeau. Cette fois-ci j’y vais en bus. C’est pas loin mais il n’y a pas de parking. C’est galère pour se garer.
Arrivée à l’étage des consultations, l’infirmière qui me reçoit m’annonce d’emblée qu’il a une heure de retard. C’est pas grave, j’ai prévu de la lecture et j’ai apporté mes écouteurs pour la musique.
En fait, il n’avait que 50 minutes de retard. Je ne suis pas restée très longtemps avec lui et c’est tant mieux, ça prouve que ça va. Il regarde mes résultats, me pose 2 ou 3 questions, me donne le feu vert pour essayer d’arrêter l’hydratation, me donne mes ordonnances et un rendez-vous pour le 6 juin, avec passage d’un petscan avant.
En sortant de la consultation, je me rends compte que l’infirmière qui m’a reçue est la stomathérapeute, celle qui s’occupe des stomisés. Comme j’aimerais faire le point avec elle, je lui demande un rendez-vous. On se voit lundi à 13h00. Voilà, ça c’est fait.
Ensuite, pour compléter ma visite, je monte au 6ème étage pour faire un petit coucou aux infirmières et aux aides-soignantes du service oncologie.
Comme beaucoup d’autres intervenants, elles ont participé à mon chemin vers mon mieux-être. Elles ont été présentes lors de mes hospitalisations et de mes transfusions. Toujours un mot gentil, un conseil éclairé, une présence.
A elles aussi, je rends hommage. Et ça me fait toujours plaisir de venir discuter avec elles. Et elles sont contentes de voir leurs anciens patients, surtout quand ils sont en meilleure forme.
Bon, ben, la prochaine étape c’est préparer mon avenir, mon retour dans la vie active. Oui, je vais bientôt avoir 59 ans. C’est pas jeune pour trouver du boulot. Mais je vais essayer. J’aimerais faire de la formation d’adultes en anglais. Je vais faire un bilan de compétences et voir ce qu’on peut me proposer. J’ai refait mon C.V. Je me suis rendue compte que j’ai fait pas mal de choses dans ma vie. Je me sens « presque » prête.
C’est ma deuxième vie qui commence aujourd’hui.
Allez, c’est bientôt le printemps, les primevères commencent à se montrer.
A plus !