Pas top le dessin aujourd’hui. Au cas où vous ne l’auriez pas reconnu, c’est un médicament fâché.
Bon, je sais, je coûte cher à la Sécurité Sociale. Et à la société en général. Entre mes traitements de chimio et d’hormonothérapie, mes examens médicaux, mes visites chez le médecin, ma pension d’invalidité, mes allocations chômage. Et je dois en oublier.
Il faut dire ce qui est, je n’ai pas fait exprès d’avoir un cancer métastatique du sein qui a eu la bonne idée de venir se nicher au creux de mon péritoine.
Cela dit, ça m’a fait un drôle de choc quand ma pharmacienne m’a dit, il y a quelques semaines, que désormais j’aurais droit au générique de mon médicament de chimio. « Ben oui, vous comprenez, c’est beaucoup moins cher ! ».
Oui, en effet, c’est beaucoup moins cher : 160 euros pour 120 comprimés, au lieu de 280 euros. Je ne suis pas contre les génériques. La preuve, c’est que je prends l’équivalent générique de mon médicament d’hormonothérapie et que je n’ai, jusqu’à présent, pas eu de problèmes.
Alors j’ai dit d’accord. De toute façon, je n’avais pas trop le choix.
Mais voilà, depuis la mi-août, je prends ce générique et , coïncidence ou pas, les ennuis n’ont pas arrêté de me tomber dessus. On a commencé par les pieds. Depuis le début du traitement, ils sont abîmés, mais tout d’un coup, ils se sont mis à me brûler, la peau a commencé à partir et des crevasses à apparaître. A tel point que j’ai l’impression de marcher avec des graviers dans mes chaussettes. Mes mains s’y sont mises aussi et non seulement elles me brûlent mais j’ai maintenant des problèmes de préhension.
J’ai aussi commencé à avoir des nausées et à perdre l’appétit, moi qui ai tendance à tout le temps manger. En plus, la peau autour de ma chambre implantable a commencé à se nécroser.
J’ai voulu en avoir le cœur net : je sais que la molécule des médicaments génériques est la même que celle des originaux mais je sais aussi que, souvent, il y a des excipients différents. J’ai donc pris ma panoplie de détective et je suis partie à la recherche des composants du générique (Biogaran pour ne pas le nommer) et j’ai découvert que la différence réside dans le fait que le Biogaran comporte du macrogol 400 et du silice colloïdale anhydre mais pas de lactose.
Je ne suis pas chimiste, je n’y connais rien mais force est de constater que j’ai des effets secondaires que je n’avais pas eu jusqu’à présent. Bien sûr, j’en suis à plus de 2 ans de traitement et une trentaine de cures. Il est possible que mon corps commence à mal réagir au traitement.
Et mon oncologue, que j’ai vu la semaine dernière, a eu cette réponse géniale à mes interrogations : « Cela prouve que le traitement fonctionne ». Ben oui, mon bonhomme, on voit que t’es pas dans mon corps ni dans mes chaussettes. Sinon, tu dirais pas ça. Y a des claques qui se perdent ! Il s’est contenté de baisser le dosage de 2500mg à 2000mg par jour. Je ne suis pas sûre que le problème soit résolu.
Alors, j’ai de nouveau endossé ma tenue de Sherlock Holmes et j’ai cherché sur internet tous les génériques du Xeloda et leurs excipients. Sur 6 génériques, j’en ai trouvé 2 qui ont la même composition. Je vais donc demander à ma pharmacienne de me commander un de ces médicaments en croisant les doigts pour que ça marche. Et que je puisse enfin marcher normalement.
Voilà ! Je vous tiens au courant de l’évolution des choses d’ici quelques temps.
D’ici là, je vous laisse. A plus, et surtout portez-vous bien !