C’est vrai, c’est le printemps. Je suis en rémission, je mange bien, j’ai repris du poids. Dans l’ensemble je vais bien. Et pourtant, je me tape quand même de temps en temps de méchants coups de blues.
Ben oui, c’est comme ça. J’ai beau être une guerrière (qu’on dit !), avoir un moral d’acier, j’ai des moments de grosse déprime.
En fait, ce que je pense, c’est qu’après bientôt deux de lutte acharnée, pied à pied, avec la maladie, je subis le contre-coup de ce combat.
Maintenant que ça va mieux, je voudrais reprendre une vie « normale », enfin plutôt la vie d’avant. Mais ça, c’est pas possible. D’abord parce que la vie d’avant n’était pas bonne : trop de stress, trop de pression, trop de responsabilités.
Il me faut maintenant réinventer ma vie. Ne pas culpabiliser de ne pas être capable d’assumer toutes les tâches. Accepter mes faiblesses. Me faire plaisir. Ne pas m’occuper de l’opinion des autres. Vaste programme !
Certains jours, je me dis que je suis nulle, que je ne fais rien de mes journées, que je suis une grosse feignasse (enfin, pas si grosse que ça !) J’ai commencé à m’imposer des tâches journalières. J’ai fait une liste de ce que je devais faire et ça m’a complètement déprimée parce que je n’arrivais pas à en faire la moitié.
J’ai donc changé de technique. Et oui, mon credo est « à chaque problème sa solution ». Maintenant, à la fin de chaque jour, je note ce que j’ai fait, même les petites choses. Cela me permet de me rendre compte qu’en fait j’en fait beaucoup, peut-être même trop.
Tout compte fait, je suis quand même active. Je n’ai plus le même rythme, c’est sûr. C’est une nouvelle page que je commence à écrire. Dans moins d’un mois, j’aurai 58 ans. Je ne sais pas de quoi demain sera fait mais je sais que je peux vivre sereinement chaque jour qui passe. Le combat continue mais maintenant je sais que j’ai les armes qu’il faut.
En fait, je suis bien une guerrière !
Allez, pour égayer cette journée grise, une petite photo de ma clématite.
A plus !